Cinq questions importantes au sujet du marché de l’immobilier québécois
Si vous avez tenté de vendre ou d’acheter une propriété en 2020, vous avez probablement remarqué que les prix ont augmenté à une vitesse folle.
Pour entrevoir l’immobilier en 2021, il vaut mieux regarder l’avenir selon les grandes questions qui pourraient influencer le marché.
Voici les cinq grandes questions qu’il faudra se poser avant de vendre ou d’investir :
1. Le prix des maisons unifamiliales va-t-il continuer de grimper ?
La réponse est oui. La croissance des prix est en grande partie causée par le phénomène d’offre et de demande. La demande est actuellement très forte et l’offre demeure réduite, ce qui pousse les prix à la hausse.
Selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), 19 % des futurs acheteurs envisagent l’achat d’une première propriété dans la prochaine année. Cette proportion était de seulement 7 % à la fin de 2019. Parallèlement, le nombre de mois d’inventaire des maisons se situant dans la fourchette 300 000 $ à 500 000 $ est passé de près de 12 mois en 2015 à seulement 2,1 mois au tournant de l’année 2021.
En tenant compte de ces éléments, l’APCIQ prévoit qu’à l’échelle du Québec, les prix résidentiels vont s’accroître de 5 % en 2021.
2. Votre pouvoir d’achat est-il diminué ?
Si vous vous apprêtez à acheter votre première propriété, votre pouvoir d’achat risque d’être moins grand que ne l’était celui de vos parents, et ce, malgré la faiblesse actuelle des taux d’intérêt.
Selon l’APCIQ, le temps moyen nécessaire pour accumuler la mise de fonds minimale de 5 % est passé d’un peu moins de 3 ans en 2000 à près de 5 ans en 2020. De plus, la proportion moyenne du revenu nécessaire à payer une hypothèque est passée de 15 % en 2000 à 21,4 % en 2020. À moins d’un renversement inattendu, la tendance risque de se poursuivre en 2021.
3. Les taux d’intérêt vont-ils encore baisser ?
Il est peu probable que les taux d’intérêt baissent davantage puisqu’ils sont actuellement très bas. Généralement, quand les taux d’intérêt baissent, cela favorise la hausse des prix. Mais si une autre crise devait survenir, le gouvernement aurait bien de la difficulté à abaisser encore les taux.
Et si, pour freiner la hausse des prix, le gouvernement choisissait plutôt de rehausser les taux, plusieurs propriétaires endettés à la limite de leurs capacités se retrouveraient à court de liquidités.
4. Les plex se vendront-ils encore à des prix de fou ?
Cela dépend où vous regarderez. Les prix des plex ont énormément augmenté dans plusieurs régions au cours de la dernière année (+18 % dans la RMR de Québec et +9 % dans la RMR de Montréal), si bien que les revenus locatifs n’ont pas suivi les prix de vente. En région et même en banlieue des grandes villes, les plex affichent souvent une meilleure rentabilité que ceux situés dans les centres-villes. En 2021, il ne faut donc pas avoir peur d’agrandir votre rayon d’action pour trouver un immeuble affichant une bonne rentabilité.
5. La popularité des régions, est-ce une mode passagère ?
Le confinement et le télétravail généralisé ont sans aucun doute accru la demande pour les maisons situées en région, ce qui a propulsé les prix vers le haut. Par exemple, dans les Laurentides, le prix médian des maisons unifamiliales a grimpé de 34 % de novembre 2019 à novembre 2020.
Comme mentionné plus haut, l’APCIQ prévoit que les prix résidentiels à l’échelle provinciale vont s’accroître de 5 % en 2021. En 2020, la hausse a été de 13 %. Il y aura donc un ralentissement de la croissance, qui pourrait être plus marqué en région si les télétravailleurs qui s’y sont expatriés choisissent éventuellement de revenir en ville.